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mardi 10 juillet 2018

Sur les quais !

Ce matin parisien et a peine brumeux  les bouquinistes sont déjà à la tâche devant leurs échoppes. La Seine est calme, juste parcourue par une ou l'autre péniche. Je m'attarde devant un éventaire de bouquin  sympas. Arrivé au pont de l'île St. Louis, je quitte la rive gauche avec le Louvre en perspective. Le sous-terrain qui relie la rive droite à la rue de Rivoli n'existe pas encore. Je m'engage pour traverser le jardin du Louvre et suis arrêté par une barrière métallique. Deux hommes s'y trouvent en attente. Un groupe imposant est en déplacement de l'autre côté de la balustrade. Une simple barrière en tube que l'on trouve au bord des parcours de toute manifestation parisienne. Parmi le groupe je distingue des projecteurs sur piètements et deux des participants portent des caméras de belle taille. Intrigué, je m'arrête, cette petite foule remonte le parc des tuileries, se dirige vers l'extrémité des jardins en passant entre les sculptures de Rodin. En remontant vers la grande porte qui débouche sur la place de la Concorde et son obélisque de Luxor, sur la droite un bosquet d'arbres clôture cette partie du parc. Tout le groupe s'y dirige et j'emboîte le pas. Là ! surprise deux autres caméras sont déjà installées sur leur pieds ainsi qu'une dizaine de projecteurs. Un groupe forme un cercle autour de deux chaises sur les dossiers des quelles je peux déchiffrer : Jane Fonda et Maximilien Shell.
Les deux acteurs y sont installés et des maquilleuses sont à l'oeuvre. Un service d'ordre nous canalise vers les arbres, juste derrière le groupe. Nous sommes une cinquantaine de curieux a découvrir les coulisses d'une prise de vue réelles d'un film. Depuis ma position, je découvre en face, sur la rue de Rivoli, à travers la grille qui surmonte un grand escalier, des véhicules garés comme fond de décor. Des camions années 30 et une voiture sont dans mon champ visuel. Parqué le long du trottoir sur la rue, je peux distinguer les raisons sociales sur les flans des véhicules. Alors que je suis à ma découverte, un ordre bref est donné: en place.
Un groupe de figurants en tenues d'époque, quitte le couvert boisé sur ma gauche. Un couple avec une poussette, deux agents de police portant la fameuse pelisse "hirondelle" se dirigent vers l'escalier. L'actrice elle, remonte en face de moi, le chemin de sable longeant le mur du parc. Elle porte une jupe noire, longue, et une veste grenat mi-longue. Elle marche tout en lisant un livre qu'elle tient devant elle. Les deux agents avancent dans sa direction et vont la croiser juste avant qu'elle n'arrive à hauteur de l'escalier. A ce moment une nuée de gamins en uniformes d'écolier, dévalent le dit escalier à grand renfort de cris. 
- Moteur a crié le metteur en scène...
Dix secondes puis retenti : Coupez...
Tout le monde retourne à son point de départ. Re maquillage. L'acteur n'a pas encore bougé de sa chaise et l'actrice reprend sa place à ses côtés. J'oublie mon projet de visite du musée du Louvre et je resterai planté là pour au moins dix reprises du même scénario. A chaque fois tout le monde démarre et revient se positionner en attente pour la prise suivante. 
Il est midi et je renonce finalement au Louvre. Je vais me trouver un petit resto derrière la Samaritaine. J'ai ramené une jolie série de photos de cet épisode.