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samedi 2 juin 2018

Le "Bistrot du mois".


Lorsque je suis arrivé sur les hauts des Ponts de Martel, ce jour d'avril 1987,le coup de foudre fut total et fulgurant. A la minute même, j'ai arrêté mon choix de vie pour les années à venir.
Après 25 ans de va et vient entre Suisse, France, Italie, Allemagne, Belgique et accessoirement le nouveau continent, ou USA, Mexique ou Canada m'ont entre-ouvert leur gastronomie. Après plus de 350 réalisations de cuisine de restaurants toutes catégories ou j'ai côtoyé des chefs de tout rang et de toute provenance. Des "Pros" sans passion et des amoureux inconditionnels de cet art qu'est la cuisine.
Après avoir essayé de manière très modeste de contribuer à l'édifice "Gastronomie" et créé mon propre concepte de restauration, j'ai ce jour-là eu l'envie de m'accorder un nouveau défi : passer de l'autre côté du fourneau !
Trois mois plus tard "La Petite Joux" ré ouvrait son coeur à ses anciens amoureux et aux nouveaux qui n'allaient pas tarder à succomber à ses charmes.
Pour la première fois cette ferme d'alpage à la longue histoire (construite en 1656) était un véritable restaurant. Restaurée et mises aux normes actuelles par le service des domaines de la ville de Neuchâtel (propriétaire du domaine des Joux offert par Louis d'Orléans a la cité pour avoir obtenu l'autorisation de prélever des troupes sur son territoire) la "Petite Joux" chère au coeur des Pontliers devait m'apporter les plus belles satisfactions de 1987 à 1991.
Lors de sa fermeture pour travaux, un de ses fans écrivit:
- "Petite Joux", toi qui nous a vu si souvent attablés devant un bon verre de blanc, nous avons de la peine à y croire que nous n'allons plus pouvoir rien y boire. 
Hélas, il faut bien se résigner...ce petit bistro sera bientôt fermé. Les locataires de ces lieux si doux ne pouvant plus supporter plus longtemps le joug de la ville de Neuchâtel qui, propriétaire, de réparations n'a jamais voulu faire. Ce n'est pas sans grande nostalgie que nous te verrons tomber en léthargie. Mais tous les habitués du lieu qui y ont passé des moments merveilleux, garderont de la famille Bähler, un souvenir reconnaissant et sincère.
Certains furieux, se sont juré de n'y plus revenir. La curiosité aidant, peu à peu nous avons a nouveau pu les compter dans nos rangs. C'est pour eux que j'ai répondu ceci:
- Tout ne fut pas perdu...
ta cause bien défendue
fais de toi, la belle ingénue 
qui sûrement n'a pas d'éplu.
Dans le climat recréé
de tes cloisons boisées,
tes nostalgiques admirateurs
ont retrouvés en toute splendeur
les joies non oubliées
de tes siècles passés.
Dans ton beau site inchangé
tu veilles pour l'éternité 
sur les têtes désormais enneigées
de tous tes chers "Vieux Pontliers"
Te voila sortie de ta léthargie
et au diable toutes les nostalgies
te voilà repartie pour toute une vie
et qui sait...peut être la belle vie.?
Mais même si le terrain était propice, la reconquête ne fut pas facile. Faire accepter une carte de restaurant en ces lieux ou chasseurs, promeneurs, randonneurs et locaux nostalgiques du folklore qui présidait au passé maison, fut plutôt ardu.
Lorsque je proposais mes idées: buffet dominical, menus du jour et autres assiettes jardinières...je m'entendais répondre: côtelettes-frites, saucisses, fondues etc... 
Alors j'ai décidé de m'accrocher à mes idées.
Mon premier buffet du dimanche midi, ne vit qu'un seul client qui se régala et se désola... d'être le seul à en bénéficier.
Six mois plus tard, les buffets à thème faisaient le plein tous les dimanches et je n'ai jamais produit la moindre frite...avantageusement remplacées par les roestis maison.
J'ai également joué la diversité tant dans les menus du jour que dans la carte..

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